Historique de la PFVFF
La Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes (PFVFF) a vu le jour en janvier 2015. À l’époque, il n’existait pas encore de structure nationale dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes en Belgique. La première réunion a rassemblé une vingtaine d’associations féministes, marquant ainsi la naissance de la PFVFF.
Au cours de sa première année, la PFVFF a travaillé sur l’élaboration collective de sa charte, un document dont la signature est devenue une condition d’adhésion à la plateforme. Cette étape était essentielle, car le mouvement féministe en Belgique était divisé, à la fois linguistiquement et en termes d’approches pour lutter contre les violences. L’objectif était de trouver un langage commun et de définir ensemble le contexte dans lequel la PFVFF allait évoluer, un processus de co-construction à la fois riche et complexe.
Au fil des années, la PFVFF a mené plusieurs actions significatives. Parmi celles-ci, une pétition a été lancée contre la venue de Julien Blanc, un « pick-up artist » qui dispensait des conseils sexistes et racistes sur la séduction des femmes. La Plateforme a adressé cette pétition aux bourgmestres des villes où Julien Blanc devait se rendre, soulignant que ses discours contreviendraient à la législation belge sur le sexisme. Bien que les politiques n’aient pas pris position, la pression citoyenne a conduit à l’annulation de plusieurs de ses événements, en Belgique comme à l’étranger.
La PFVFF a également réagi vigoureusement au définancement de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, critiquant cette décision dans le contexte de la ratification de la Convention d’Istanbul (lien de renvoi). La suppression de postes et de budgets, associée aux nouvelles responsabilités du gouvernement, a suscité de vives inquiétudes.
En outre, la Plateforme a créé le blog StopFeminicide en 2017, qui recense les féminicides en Belgique et qui joue un rôle essentiel dans le plaidoyer et la sensibilisation autour des violences faites aux femmes. Ce blog replace la question des violences de genre au cœur des débats médiatiques et politiques, bien que les violences faites aux femmes ne se limitent pas aux seuls féminicides.
Au début de l’année 2017, les membres des associations ont proposé l’organisation d’une manifestation nationale à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre. Cette initiative visait à ouvrir la manifestation à la participation de la société civile dans son ensemble. C’est ainsi qu’est née la plateforme Mirabal, qui s’occupe exclusivement d’organiser la manifestation nationale chaque année.
En 2021, grâce à un nouveau subside de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une nouvelle coordinatrice a été engagée pour la Plateforme et ses activités ont repris de plus belle.