L’approche intersectionnelle

Au sein de la Plateforme, nous adoptons une approche dite « intersectionnelle ».

L’intersectionnalité désigne la manière de comprendre et de tenir compte dans l’analyse des inégalités de genre de la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination (ethnie, handicap, classe sociale, orientation sexuelle et identité de genre, religion, …). En intégrant ces multiples dimensions dans un contexte donné, le féminisme intersectionnel vise à inclure et à donner voix à toutes les femmes, dans toute leur diversité.

Ce concept a joué un rôle essentiel dans l’évolution des féminismes vers un mouvement qui se veut plus diversifié et inclusif. Le terme « intersectionnalité » a été introduit pour la première fois en 1989 par Kimberlé Crenshaw, une féministe noire américaine, pour pour décrire la manière dont les femmes racisées faisaient face à des formes multiples de discrimination en raison de leur genre et de leur ethnie. Il est important de noter que l’idée derrière le concept existait depuis longtemps : elle et a été formulée et théorisé par de nombreuses personnes racisées bien avant 1989, telles que Awa Thiam et la Combahee River Collective, et avant elles Sojourner Truth, Anna J. Cooper ou encore Patricia Hill Collins.

Les femmes transgenres, en situation de handicap, racisées, immigrantes ou issues d’autres groupes marginalisés ont souvent été exclues des récits et des luttes féministes traditionnelles. Cette exclusion se retrouve notamment dans ce qu’on appelle le féminisme blanc, qui se concentre principalement sur les expériences des femmes blanches et occidentales, laissant ainsi de côté les réalités de toutes les autres femmes. Cette exclusion est remise en question par le concept d’intersectionnalité, qui met en évidence les défis uniques auxquels ces femmes sont confrontées, préférant promouvoir une approche plus inclusive. Et elle ne se limite pas à une simple reconnaissance de ces identités multiples, elle invite aussi à la solidarité et à la collaboration entre les mouvements féministes au sens large.

La Plateforme est résolument engagée dans une approche intersectionnelle du féminisme. Dans notre travail quotidien, nous nous efforçons de reconnaître et comprendre les interconnexions entre les différentes formes de discriminations, ainsi que leur nature systémique. Les systèmes de domination se chevauchent et se renforcent mutuellement : on ne peut démanteler le premier sans prendre en compte les autres. Nous reconnaissons aussi l’importance de remettre en question les stéréotypes, les privilèges et les préjugés liés aux violences de genre, pour créer un environnement plus sûr et plus égalitaire pour toutes les femmes.

Ainsi, notre engagement est clair : nous ne laisserons personne derrière. La lutte contre les violences de genre et pour l’égalité ne peut être complète que si elle tient compte des expériences de toutes les femmes. Nous œuvrons pour une société sans violences, inclusive, respectueuse de la diversité, juste et égalitaire.