La prévention primaire des violences

La prévention des violences englobe :

  • la prévention primaire : toutes les actions et mesures qui empêchent les violences de se manifester, avant qu’elles ne se produisent,
  • la prévention secondaire : identifier les violences le plus tôt possible et intervenir dans l’immédiat, quand les violences viennent d’avoir lieu,
  • et la prévention tertiaire : intervenir sur le long terme en accompagnant les victimes et les auteurs pour éviter la récidive.

Les trois approches sont nécessaires et se complètent pour mettre fin aux violences basées sur le genre. Tandis que la prévention secondaire et tertiaire sont bien connues et répandues, la prévention primaire reste sous-développée. 

L’Organisation mondiale de la santé appelle depuis plus de vingt ans les gouvernements à agir dans ce sens afin de prévenir les coûts – en souffrance individuelle et en coûts économiques – des violences. Selon des recherches internationales, certaines actions sont plus efficaces que d’autres en matière de prévention primaire, à savoir les programmes de prévention des violences sexuelles envers les enfants ou des violences dans les relations amoureuses chez les jeunes dans les écoles, l’autodéfense féministe ou encore des programmes pour les garçons et les hommes qui promeuvent des masculinités alternatives et développent leurs compétences pour intervenir en tant que témoin de violence.

En Belgique, aucune ligne budgétaire des pouvoirs publics n’est réservée spécifiquement à la prévention primaire des violences. Les associations féministes développent, tant bien que mal et avec des bouts de ficelle, des projets préventifs, mais elles se heurtent au manque d’attention, de ressources et de volonté politique pour pérenniser leurs initiatives. Le rapport alternatif sur la mise en oeuvre de la Convention Istanbul par les gouvernements belges critique ces lacunes et identifie comme une des dix priorités de développer, en coopération avec la société civile, une politique globale et coordonnée de prévention primaire, avec le but explicite de diminuer les violences et à l’appui des financements suffisants et des évaluations d’impact. Le Grevio a fait écho à une partie des demandes des associations en recommandant que les gouvernements soutiennent les initiatives d’autodéfense féministe.